Tigran Mekhitarian, acteur arménien et réfugié politique, nous raconte son parcours extraordinaire des quartiers jusqu’aux planches du théâtre classique. De son rôle dans le biopic d’Aznavour à sa mise en scène moderne des Fourberies de Scapin, découvrez comment l’immigration enrichit notre culture. Un témoignage poignant qui bouscule les idées reçues et illustre la contribution inestimable des artistes issus de la diversité.
Tigran Mekhitarian : une intégration réussie malgré les obstacles
Arrivé à Nice avec sa mère et son frère, Tigran Mekhitarian souligne la générosité de l’accueil français. « On avait un logement, de l’argent tous les mois pour vivre, ma mère avait une formation pour apprendre la langue ».
Cette expérience l’a profondément marqué, lui inculquant un sens de la gratitude envers son pays d’adoption. Malgré les difficultés administratives, notamment pour renouveler son titre de séjour, il a su persévérer.
Entre deux mondes : la richesse d’une double culture
Le comédien évoque sa jeunesse partagée entre la culture de son quartier et celle de ses camarades de lycée plus aisés. « J’ai eu la chance d’être un caméléon. Je passais autant de temps avec des gars de la rue qu’avec les gars avec qui je traînais au lycée ». Cette double appartenance lui a permis de développer une adaptabilité précieuse, enrichissant sa compréhension des différents milieux sociaux.
Le théâtre comme révélation et vecteur d’émancipation
C’est à 12 ans que Tigran Mekhitarian découvre le théâtre, une rencontre qui changera sa vie. Malgré ses difficultés scolaires, il trouve dans l’art dramatique un moyen d’expression et de compréhension du monde. « Ce qui m’a sauvé, c’est le théâtre », affirme-t-il.
Cette passion lui a donné confiance en lui et a ouvert de nouveaux horizons, le poussant à vouloir rendre le théâtre accessible à tous.
À travers son parcours, Tigran Mekhitarian incarne une histoire de réussite et d’intégration. Son engagement dans le théâtre, qu’il souhaite rendre accessible à tous, témoigne de sa volonté de transmettre et de créer des ponts entre les cultures. Son interview nous rappelle que derrière les débats sur l’immigration se cachent des parcours humains riches et complexes, qui contribuent à la diversité et à la vitalité de la société française.